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Documents provenant de l'appartement avenue Gabriel à Paris

Lettres adressées à Louis Pasteur Vallery-Radot par Natalie C. Barney

1914-1916

• Des vers de jeunes poètes tués à la guerre seront dits devant le Temple de l'Amitié.

• Merci de ces petites boules duvetés – je suis contente que vous voyiez quelques fleurs du midi dans votre exil. Je les emporterai vers celles qui fleurissent là-bas – et serai du 20 mars au 25 mars à l'hôtel de la Plage Cavalaire (près Hyères)

• Jeudi soir – dernier soir de l'année Elles sont encore fraiches.

• Oui, j'aime votre petite ville, et les promenades que nous faisons ensemble la-bas – mais moi aussi je commence a trouver que vous y etes de trop. Qoui que je n'ai pas la moindre envie de vous envoyer en Syrie, peut-etre une compromission...

• J'ai une Madame de Chateauneuf et Lady Westmacott chez moice tantôt – et nous vous avons évoqué – hélas que l'incantation n'a pas pu vous rendre tout a fait présent !

• Comme vous avez le sens de l'orient. Il vous stimule et vous inspire. Il a donc raison.Moi qui aime la beauté plus sèche moins pittoresque je me plairai sans doute mieux aux gris des demeures d'Hesdin.

• Vous me « retrouverai » certes, « la même », oui, car morte je resterai là où votre souvenir m'aura figé ; et si je vis je ne puis évoluer que selon moi ! Mais quel manque chez vous que je puisse vous manquer ?

• Cher petit soldat volontaire, malgré mes défenses, vous allez donc repartir ? Où ? Croyez-vous que les microbes ne soient pas aussi intéressants que les êtres humains – et la science un danger égal sinon supérieur à d'autres dangers ?

• Tout mon voyage du midi tient entre vos deux bouquetsde fleurs, car vos camélias viennent de m'acceuillir à mon retour rue Jacob. Comment accomplierez-vous ce miracle d'intuition, et cet autre miracle d'avoir des camélias à Abbeville ?

• Comment vous plaindre quand vous savez faire surgir des fleurs de n'importe quel aridité ? Et en assez grande quantité pour que toute ma maison en soit embaumée merci, et dîtes moi à bientôt !

• Mon ami combattant, votre lettre du 24 a raison - a peut-être raison de moi – contre moi – mais je vous aurais dispensé de cette épreuve – vous n'auriez pas été moins « vrai » auprès de moi ?

• Mon ami très cher, J'ai reçu ce jour même vos douces paroles – et les plus douces me semblent celles qui m'annoncent votre prochain retour. Je pense être a paris a partir du 7 septembre d'une façon un peu près continuelle.

• Qu' y a t'il ? Votre silence ne me rassure pas assez, quand vous verrai-je ? Je quitte Paris jusqu'au 3 ou 4 octobre, après cela viendrez-vous pour votre congé ? Fixez moi le plus longtemps d'avance que vous le pourrez.

• Cher et trop lointain, vous aviez raison au sujet de R.B. J'ai lu son livre, et il m'a enthousiasmé : si personne n'était « au dessus » il n'y aurait aucun espoir que cela finisse.

• Mon petit chasseur a pied et a cheval a été couché et hanté peut-etre de « nightmares » ( ? nocturnes ? anglais admirablement expressif pour les mauvais songes )

• Mon cher et trop lointain ami, que n'etes vous auprès de moi : vous sauriez ainsi combien je vous pense ! Mais cela est necessaire surtout d'ailleurs – et les mots me semblent si usagés ! Que dire qui vous apporte un peu de la fraicheur de mes entiments pour vous et jusqu'à vous ?

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Lien permanent :

1914-1916

Identifiant :
1AP/74/2